• 1 décembre 2020
  • Ysabel Rodriguez
  • Nouvelles

Sonates, concertos, traits d’orchestre ou œuvres imposées… chaque étape du Concours OSM a son lot de défis et c’est un parcours de longue haleine que les candidats traversent afin de se rendre le plus loin possible. Cet article s’attarde sur deux aspects du répertoire du Concours : les traits d’orchestre, une nouveauté mise en place cette année, ainsi que le concerto qui marquera la phase finale du Concours.  

Les traits d’orchestre, une nouveauté du concours 

Pour la première fois cette année, le Concours OSM impose aux candidats l’interprétation de traits d’orchestre. Il s’agit de passages issus de pièces symphoniques (non concertantes), reconnus pour leur grande difficulté d’exécution. La hardiesse technique qui les caractérise en fait des passages privilégiés lors des concours et auditions des jeunes musiciens. Il existe même des cours universitaires uniquement concentrés sur ces traits d’orchestre! Dans la vidéo ci-dessous, Paul Merkelo, trompette solo de l’OSM, présente les principaux traits d’orchestre pour la trompette en donnant des conseils précieux quant à leur interprétation.

Le concerto, pièce de choix des concours musicaux 

Mettant en avant la virtuosité d’un instrument soliste, le concerto est le genre par excellence des concours musicaux. Aussi, à l’occasion de la finale du Concours OSM, chaque candidat doit interpréter un concerto de son choix. Si le terme de concerto apparaît dès le XVIe siècle en Italie, il prend son sens actuel dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle avec l’évolution de l’écriture vers le principe de la mélodie accompagnée. C’est à cette époque que la structure en trois mouvements se cristallise, et les nombreux développements de la facture instrumentale permettent aux compositeurs d’élargir leurs choix d’instruments solistes, notamment en ce qui a trait aux bois et aux cuivres qui concernent la présente édition du concours. Bien entendu, de 1750 à aujourd’hui, le genre du concerto a connu beaucoup d’évolutions, esthétiques ou formelles, tout en conservant son essence. Il n’est donc pas surprenant de retrouver dans le répertoire des candidats des concertos de Mozart, Richard Strauss ou encore Jacques Hétu.

 

Quelques concertos célèbres pour bois et cuivres 

Si le répertoire de concertos dans lequel les musiciens peuvent puiser couvre environ 250 ans d’histoire, tous les instruments ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, il existe par exemple beaucoup plus de concertos pour la flûte ou la trompette que pour le basson ou le trombone. En général, les instruments graves ont attendu plus longtemps pour susciter l’intérêt des compositeurs, étant historiquement davantage cantonnés dans des rôles de soutien. Parmi les concertos célèbres au répertoire des candidats cette année, on peut citer le Concerto pour basson de Carl Maria von Weber, datant de 1811. Cette œuvre allie une écriture très virtuose pour le basson, surtout dans le finale, avec un grand sens dramatique. On sait que Weber était un des plus grands compositeurs d’opéra de son époque : il traite en quelque sorte l’instrument soliste comme un personnage d’opéra, ce qui confère à cette œuvre un aspect narratif captivant. Le Concerto pour trombone d’Henri Tomasi, quant à lui, date de 1956. Le drame laisse ici place à un long paysage impressionniste teinté de couleurs modernes, où l’instrument soliste semble planer jusqu’au troisième mouvement très énergique, rythmé et fourmillant de détails. En plus de ces deux œuvres, on retrouve parmi le répertoire des finalistes du Concours des concertos d’André Jolivet, Carl Nielsen et John Williams. Par ailleurs, dans le cadre de l’édition virtuelle du Concours OSM présentée en collaboration avec ICI Musique cette année, l’un des finalistes aura la chance de remporter un enregistrement professionnel de son concerto grâce au prix ICI Musique.

Répétition, mémorisation, interprétation 

Lors des finales, chaque candidat interprète le concerto de son choix. En temps normal, un concerto est accompagné par un orchestre symphonique, mais dans le cadre du Concours, c’est le piano qui accompagne les interprètes en exécutant un arrangement de la partition d’orchestre. Le concerto étant d’une durée située généralement entre 15 et 25 minutes, il requiert de nombreuses habiletés de la part des musiciens, notamment une mémorisation sans faille. Dans un article publié précédemment, le corniste lauréat du Concours OSM 2017, Brian Mangrum, rappelle l’importante de mémoriser les pièces à l’avance : « En 2017, je me suis assuré de pouvoir chanter de mémoire les pièces complètes avant même de les travailler au cor. À la longue, m’éloigner plus tôt de la partition durant l’apprentissage m’a permis d’intérioriser la musique, ce qui m’a donné beaucoup de confiance sur scène. » Il est évident qu’à cette mémorisation s’ajoute un travail de répétition des pièces, notamment des traits d’orchestre, afin d’atteindre une certaine perfection technique, sans négliger l’expressivité et la musicalité qui sont autant de qualités déterminantes pour se démarquer dans le Concours. Comme toujours, nous souhaitons bonne chance à tous les candidats !

 

 

L’édition numérique du Concours OSM est rendue possible grâce au généreux don de madame Barbara Bronfman et sa famille.